A Reflection on the Great Ronald à Gonzague
(English Translation can be found below)
Un p’tit mot à propos de Ronald-à-Gonzague…
Artiste Acadien exceptionnel: Ronald à Gonzague (1955-1997)
Quand j'étais à l'École Élémentaire de Petit-de-Grat, j'adorais dessiner et colorier. J'ai participé à de nombreux concours d'art et j'ai remporté de nombreux prix. Lorsque l’école a offert des cours d’arts à la fin de la journée, j’ai sauté sur l’occasion.
La première fois que je me souviens avoir rencontré Ronald-à-Gonzague, c'était dans ces cours d’art.
J'ai aimée tout ce qu’il représentait. J’ai adoré qu’il soit un vrai artiste. Et il prenait le temps de me montrer ce qu’il savait à propos des arts. Il me donnait des conseils sur mes dessins et comment appliquer les ombres correctement, mais ce qui m'a le plus frappé avec Ronald, c’était sa nature douce et sa véritable gentillesse.
J’adorais ces cours d’art, mais après un bout d’temps, ils se sont rendus à une fin.
Mais ce n’était pas la fin de Ronald pour moi.
Un été, le Festival Acadien de Petit-de-Grat lui a demandé de peindre sur des plaques pour les prix du Festival. C’était les plaques qu'ils remettaient au « Meilleur Float» dans la Défilé des Chares Allégoriques, au « Bateau le Mieux Décoré » dans la Bénédiction de la Flotte, à « Évangéline et Gabriel » pour cette année, et à tous ceux qui recevra un prix au cours de la semaine. Cet été-là, il est venu chez moi pour me retrouver. Il m'a dit: « Je me demandais si tu pourrais m'aider avec ces plaques, vous avez une belle calligraphie, une belle écriture, et donc si je peins un petit drapeau, ferez-vous l’écriture? Honnêtement, j'étais intimidé par cette demande parce que le Festival Acadien de Petit-de-Grat, c’était un événement très important dans notre communauté, et voilà que le meilleur artiste local m'a demandé de l'aider.
Remarquant mon hésitation, il me dit : « Vous ne le savez peut-être pas, mais vous avez un don…un talent…un gift. Moi, je le sais. Je le vois. Et vous devez développer ce don. Ne l’ignore pas…n’oublie le pas. Vous devez le pratiquer et le développer, car il est là et vous avez la capacité de le partager pour que les gens en profitent. Ça c’est un cadeau en soi. »
Ronald est revenu l'été suivant avec la même demande.
Chaque fois que je le voyais, il me demandait si j’pratiquais mes œuvres d’arts. D'habitude, j’hochais la tête, flattée de voir comment il croyait en moi, mais enfin, je lui rappelais que je ne pouvais pas aller à l'école pour les arts, que cela coûterait bien trop cher et que je ne pourrais pas payer pour mes études avec une salaire d’artiste. Et à chaque fois, il me disait de ne pas sous-estimer mes capacités. Il me disait que ce don, il est là, et que peu importe ce que je fais dans la vie, il sera toujours là, prêt à être développé.
Et il disait : « Vous y reviendrez un jour, et quand ce sera le cas, n’oublie pas d’où tu viens. Vous êtes Acadienne. Vous devriez en être fier. Votre don dans les arts, il sera toujours avec vous et lorsque vous serez prêt, votre cœur le trouvera. » Ses paroles, toujours reflet de sa gentillesse.
Ces mots sont toujours restés en moi. J’adorais les arts mais je ne pouvais pas les considérer comme un mode de vie. Je suis allée à l'université, je suis devenue physiothérapeute et j’étais en pratique pendant plusieurs années jusqu'à ce que mes mains soient usées au point que je ne puisse plus le faire. Parfois, dans nos malheurs, il y a une lueur d'espoir. Pour moi, c'est que je pouvais encore tenir un pinceau. J'ai retrouvé ma pratique de l'art et quand je fais la peinture, je pense souvent à Ronald… surtout quand je peins des pièces de par chez-nous.
Il a eu une influence incroyable sur moi et j’aimerais bien d’avoir eu l’occasion d’une conversation de plus avec lui. Dès le premier jour du cours d’art après l’école, Ronald croyait en moi. J’ai récemment lancé ma carrière artistique, et il n’aurait pas pu avoir plus raison… c’est dans mon cœur, c’est mon don…et je suis plus que prête à y partager.
Avec tout mon cœur, merci Ronald.
Cette toile a été achetée par un donateur anonyme et ajoutée à la collection d'art Acadien à la Picasse Centre Culturel à Petit de Grat, en Nouvelle-Écosse.
This piece was purchased by an anonymous donor and added to the collection of Acadian art at the Picasse Centre Culturel in Petit de Grat, NS, my hometown.
ENGLISH TRANSLATION OF ABOVE TEXT:
When I was in Elementary School, I loved to draw and colour. I entered many art contests and brought home many prizes. So, when the school offered after school art classes, I jumped at the opportunity.
The first time I remember meeting Ronald à Gonzague was in these classes.
I loved everything about him. I loved that he was an actual artist. A real artist. And he was taking the time to impart his knowledge to me. He would offer tips on drawing and shading, but what struck me the most was his gentle and kind nature.
I loved these classes but eventually, they came to an end.
But that wasn’t the end of Ronald for me. One summer, the “Festival Acadien” asked him to paint on plaques for the prizes for the ever so popular local cultural festival. These plaques were awarded as prizes to the “best float,” “best decorated boat,” “Evangeline et Gabriel,” and anything that happened throughout the week. That summer, he came to my house to find me. He said to me, “I was wondering if you could help me with these plaques, you have beautiful penmanship, beautiful handwriting, and so if I paint a little flag, will you do the writing?”
To be honest, I was intimidated by the request because the “Festival” was such an important event in our community, and here I had the best local artist asking me to help him. Noticing my hesitation, he said, “You may not know this, but you have a gift. I know. I see it. And you must develop that gift. Don’t let it go dormant. You need to practice it, and do it, because it’s there, and you have the ability to share it for people to enjoy it which is a gift in itself.”
Ronald came again the following summer with the same request. Every time I saw him, he would ask me if I was practicing my craft. Usually, I would chuckle, flattered at just how much he believed in me, but I would shake my head and remind him that I couldn’t go to art school, it would cost too much and I would not be able to pay for it on an artist’s salary.
And every time, he would tell me not to underestimate my capabilities.
He would tell me that that gift is there and that no matter what I do in life, it would always be there, ready for me to develop it. And he would say, “You will come back to it someday, and when you do, don’t forget where you came from. You’re Acadian. You should be proud of that. Your gift will always be with you, and when you’re ready, your heart will find it.” His words, always a reflection of his kind nature.
These words stayed with me for a long time. I loved the arts but I couldn’t see it as a way of life. I went to university, became a physiotherapist, and practiced for several years until my hands were worn out and I could no longer do it. Sometimes, in our misfortunes, there is a silver lining, for me it was that I could still hold a paintbrush.. I reconnected with art and when I’m painting, I think of Ronald often…especially when I paint pieces from home. He was so incredibly influential for me, and I often wish for just one more conversation with him. From the very first day in the after school art class, Ronald believed in me.
I have recently launched my art career, and he couldn’t have been more correct…it’s in my heart, my gift to share, and now I am ready to do so.
Thank you Ronald.